Germaine Tillion, une leçon de vie dont on peut s’inspirer

In this very important contribution, Dawson College Professor Djemaa Maazouzi introduces us to Germaine Tillion, an anthropologist and ethnologist, revered by many as the “conscience of 20th century France,” whose life and work was driven by her moral outrage over human suffering. In the 1930s, she opposed the racist ideologies spreading through Europe and the rise of Nazism, leading to her becoming a founding member of one of the first French resistance groups. This resulted in her arrest in 1942 and her imprisonment in Ravensbruck, where convinced that a lucid understanding of the concentration camp system would help her and her fellow prisoners defend themselves and resist the anguish that would otherwise consume them, she analyzed how the SS was profiting from slave labour. This work, enhanced later by information obtained from war crimes trials and archives, led to the publication of a systematic study of the women’s concentration camp, one of her many academic publications. Her willingness to speak “truth to power” continued after the war with her becoming one of the first and loudest critics against her country’s use of torture during its war in Algeria.  It is with Tillion’s work and experiences in Algeria that this article begins, and it reveals a woman motivated by a philosophy of nonviolence, convinced that understanding the other’s “truth”, their experiences and suffering, should be the fundamental goal of both an academic and ethical life.

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Dans son nécessaire ouvrage Mémoire du mal, tentation du bien. Enquête sur le siècle publié en 2000 dans lequel il choisit de faire le portrait moral de certaines figures exceptionnelles de l’engagement du XXe siècle, Tzvetan Todorov clôt sa présentation de Germaine Tillion par cette image :

[A]ujourd’hui vieille dame, [elle] est l’un des être publics les plus lumineux qu’il nous soit donné de connaître dans ce siècle des ténèbres. On se prend à rêver qu’elle saisisse le genre humain par le col de sa chemise, qu’elle le secoue un peu et lui demande, du haut de son expérience : « Avez-vous compris ce que j’ai dit ? » Et que celui-ci réponde, penaud : «  Oui, m’dame… »  (Todorov 2000, p. 359)

Todorov opte ainsi pour l’exemplification de la scène narrée par Tillion[i] et Yacef Saadi (Saadi 1984) lors de sa rencontre avec les combattants indépendantistes FLN en pleine « Bataille  d’Alger ». À la fin de plusieurs heures de discussions[ii] sur l’oppression, la répression, les violences coloniales et la riposte anticoloniale à l’issue desquelles Tillion fait promettre à Saadi de ne plus commettre d’attentats contre les civils alors qu’elle s’engage à faire arrêter les exécutions capitales d’Algériens, la vieille dame secoue par son col l’ex-voyou de la Casbah, Ali Lapointe. Elle fait promettre au jeune homme – devenu après sa mort survenue quelques semaines plus tard, martyr de la révolution algérienne -, d’arrêter les attentats à la bombe dans Alger.

En retour de cette promesse tenue des indépendantistes algériens, Tillion n’obtiendra pas l’arrêt des exécutions capitales, mais elle n’aura de cesse de se démener pour « sauver des têtes », littéralement, du couperet de la guillotine ainsi que pour extirper des mains de leurs tortionnaires, nombre de détenues et détenus algériens et français. Si l’on rajoute à l’image d’Épinal retenue par Todorov l’élément qui la contextualise et la complexifie, l’action de la vieille dame n’en demeure pas moins édifiante. Le genre humain est capable d’atrocités et ces atrocités sont parfois commises en réponse à d’autres atrocités : les indépendantistes algériens ont retenu la leçon de Tillion et Tillion, elle, a compris la raison indépendantiste. Cette rencontre et ce dialogue lui ont fait réexaminer ses positions à l’aune de ses propres combats et expériences de détention, torture, humiliations, souffrances. Déjà aimée et respectée en Algérie pour son engagement social et humaniste, la patriote, gaulliste, ni anticolonialiste, ni pro-indépendantiste Germaine Tillion deviendra une « figure de l’émancipation algérienne » (Kelle 2014) en reconnaissant dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, la résistance légitime à l’occupation française. Cet apprentissage de la résistance à l’occupation allemande et de la déportation n’a pas été nécessairement partagé, tant s’en faut. Lors de la guerre d’Algérie, parfois, les victimes du passé nazi y sont même devenues les bourreaux du présent colonial français[iii] (Vidal-Naquet 1972).

Engagement et dialogue

Germaine Tillion est un personnage dont l’exemple peut inspirer, car son exceptionnalité ne réside pas dans une somme de vertus innées qu’elle aurait égrenée en œuvre utile au fil de sa vie. C’est plutôt l’existence qui, par ces circonstances, ses accidents plus ou moins heureux ou tragiques, a conduit l’ethnologue à s’adapter et à adopter des manières d’agir et de penser suffisamment souples pour être questionnées, remaniées, remises en question, améliorées. Agir chez Tillion c’est réagir à une situation en étant forte d’une pensée aguerrie dans l’expérience d’une action précédente. Même systématisée simplement de cette manière, l’opération n’est bien entendu jamais coupée de ses contextes personnel, professionnel, politique et, plus largement sociohistorique. Somme toute, comme l’ont montré plusieurs chercheurs[iv] (Vidal-Naquet 1995, 2007, Wood 2003, Reid 2004, 2007, Kelle 2014) le fait remarquable chez Tillion est qu’elle a traversé le XXe siècle en tentant de modifier des situations révoltantes, injustes, iniques, non seulement tout en étant elle-même transformée par ses combats, mais en prenant acte des changements opérés en elle.

Femme ethnologue (Bromberger et Todorov 2002) dans l’Algérie coloniale des années 1930, résistante dans le Réseau du Musée de l’homme sous l’occupation allemande en 1940, prisonnière détenue à Fresnes en 1942, déportée en 1943 dans le camp de femmes de Ravensbrück, Germaine Tillion[v] devient historienne des camps de concentration à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Engagée en 1951 aux côtés de David Rousset, créateur de la Commission internationale contre le régime concentrationnaire, elle retourne en Algérie en 1954 à la demande du gouvernement français qui tente alors de contrer les débuts d’une guerre anticoloniale. Elle y met en place les bases des centres sociaux[vi] (Forget 2013, Ould Aoudia 2013) destinés à diminuer la misère des indigènes[vii] (enfants et adultes) en permettant leur accès à l’éducation (Tillion 1960). En 1957, tout en condamnant les attentats des indépendantistes, elle s’engage contre la torture perpétrée par l’armée française et mobilise ses efforts contre les exécutions capitales en Algérie.

Active militante pour le droit à l’instruction des détenus dans les prisons françaises, elle publie, au sortir de la guerre d’Algérie, deux ouvrages sur la situation économique et sociale algérienne[viii]. En 1966, elle fait paraître son étude sur les structures familiales en Méditerranée[ix] reprenant des grandes lignes de ses premiers travaux d’ethnologue dans les Aurès dans les années 1930. Au début des années 1970, alors que le racisme anti-arabe est à son acmé en France, Germaine Tillion rejoint le front antiraciste hétérogène[x] qui voit le jour. Elle agit ainsi comme ceux qui s’étaient déjà élevés, au nom des principes qui les avaient fait combattre le nazisme, contre la torture durant la guerre d’Algérie et contre le colonialisme. En 1974, la première tâche à laquelle elle s’était consacrée une fois libérée du camp, son enquête sur Ravensbrück rédigée en 1946, est remaniée et substantiellement enrichie par une patiente et méticuleuse recherche documentaire qui couvre des investigations menées sur trente années. En 1988, ce travail est repris et fondu dans une troisième édition du livre éponyme, Ravensbrück III, transformant progressivement un travail de mémoire des camps en une écriture de l’histoire du système concentrationnaire. Tout au long des années soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix et jusqu’à son décès, Germaine Tillion ne cessera d’œuvrer dans des missions en Algérie, au Maroc, en Mauritanie, en Égypte, au Mali, au Niger comme chercheuse du CNRS ou engagée humanitaire de l’OMS et de l’ONU. Défenderesse active de l’amélioration de la situation des femmes immigrées, militante pour les droits des minorités ou encore contre l’esclavage moderne, le dialogue qu’elle entame avec les jeunes générations, hommes et femmes contribue à l’édification de sa personnalité d’icône de la générosité et de l’engagement pour les causes justes aux côtés des plus défavorisés et fragilisés de la société.

Réflexivité et sincérité

Ainsi, pour qui examine le parcours social et intellectuel de Germaine Tillion à travers ses actions, sa parole, ses écrits[xi], il n’échappe pas que l’ethnologue a traversé le Vingtième siècle en s’occupant de politique. Elle s’est en effet mêlée des affaires de la cité à des moments de tourments coloniaux, postcoloniaux, dans des contextes de guerres et de résistances métropolitaines, impériales et colonisées. Elle a agi en toute liberté ou incarcérée ; dans le camp des persécutés, des opprimés ; à partir de celui de la force et de l’hégémonie, dans le cercle de ceux qui dominent. Tillion a éprouvé de véritables outils de distanciation qui servent non pas à demeurer indifférent en prenant à parti la fatalité, pas plus à s’abstraire du contingent en théorisant et encore moins à perdre la priorité du souci immédiat – impératif – de la préservation de la vie humaine. Bien au contraire, chez Tillion, se distancier c’est rassembler les ressources de l’expérience, de la connaissance et de la pensée pour observer la situation, tenter d’en analyser des mécanismes.

Chez Tillion, l’expérience est retenue comme subjectivité d’un savoir. La connaissance est conçue comme objectivation d’une expérience. Et l’action est engagée comme révélation de soi dans la relation à l’autre face à l’arbitraire. Voilà, au-delà de la leçon de vie qu’offre son parcours exemplaire (Todorov 2000, 2007) les constantes d’un faire face à la vie qui tire remarquablement ses leçons des moments singuliers l’ayant ponctuée. Si « comprendre la nature humaine » (Todovov 2000, p. 360, Todorov 1991, p. 95, p. 143-144)  a été la visée de l’existence de Germaine Tillion (Tillion 1973, p. 186) –  « comprendre » synonyme d’ « exister » (Tillion 2001, p. 37) –, cette trajectoire possède des principes forts : la recherche de la connaissance de l’autre afin de mieux se connaître soi-même ; l’impératif d’agir pour ne pas seulement subir et celui de réfléchir pour se donner les moyens d’agir ; l’utilisation de l’expérience comme outil de connaissance scientifique ; l’intégration du sujet au cœur du savoir ; la transformation du sujet en objet de savoir ; l’utilisation du savoir de l’expérience pour agir à nouveau. « Plusieurs fois dans ma vie, rappelle Tillion, j’ai eu l’occasion de créer de toutes pièces des systèmes d’investigation sociale pour des groupes humains entre lesquels nul lien n’existe : sociétés stables de paysans ou de nomades africains ou sociétés instables créées par l’événement et dissoutes avec lui » (Tillion 2009,  p. 255).

La trajectoire de Germaine Tillion conjugue des principes éthiques fondés sur l’engagement moral « pour le vrai, le juste » (Tillion 1998, p. 3), sur l’attention à l’autre, sur le soin de la relation à l’autre comme part d’une meilleure compréhension de soi, sur la solidarité, la fraternité, l’amitié. Cette conscience de sa propre expérience des êtres, des choses, des événements et sa réutilisation au présent incorpore distanciation et dialogue et fonde, en précurseur original  – si on prend comme seul exemple le reflexive turn de l’anthropologie comme discipline (Bromberger 2009) – une réflexivité opératoire et éminemment féconde. Ces principes éthiques ont à chaque fois été éprouvés dans une conception de l’ethnographie – définie par Tillion comme « un humanisme dans le sens où deux fils se croisent en un constant aller vers l’autre et retour vers soi » (Bouchet, Anthonioz 1974) – qui place en son cœur (prenons cette expression comme littérale générosité pour insister sur le souci de l’autre) la bonne foi « comme remise en question continuelle de soi » (Bouchet, Anthonioz 1974). Cette sincérité[xii] dans l’effort de demeurer soi-même, c’est à dire à chaque fois dans la conscience de son dire et de son faire « avec » l’autre, est constitutive de la distanciation mise en œuvre, en situation[xiii]. Elle aurait à voir avec

[un] souci de disposer en pleine propriété de soi comme être sincère. [La sincérité] pourrait alors se définir comme l’effort pour renoncer à une représentation une et figée de soi, comme l’effort pour se voir dans les mots, dans ce qui fait le lien relationnel, à savoir la parole adressée. (Chiantaretto 2005, p. 105)

Quant à l’action qui est selon Tillion une contrainte au choix, « au choix dans un sens ou un autre » (Bouchet, Anthonioz 1974), elle révèle l’individu face à l’ordinaire, face à l’extrême, face à une conduite morale où « ce qui compte entre les individus, ce n’est pas moi ou l’autre, mais la relation entre les deux [car] seuls les tissus de relations importent vraiment » (Reid 2007, p. 151).

 

[i] Nancy Wood (2003), dans le chapitre de son ouvrage consacré à la torture durant la guerre d’Algérie, puise son information sur cette rencontre dans la déposition que Germaine Tillion devait envoyer à un tribunal d’Alger avant d’apparaître en tant que témoin de moralité pour Yacef Saadi pendant son procès. Cette déposition a été publiée dans L’Express du 28 août 1958. Cette version selon Wood est identique à celle qui se trouve dans le chapitre « Témoignage pour un homme condamné à mort » dans Les Ennemis complémentaires (Tillion 1960).

[ii] On retrouvera quelques bribes de ce dialogue à plusieurs décennies d’intervalle sur France Culture, le 14 août 1996. Ce troisième épisode du documentaire de Patrice Gélinet intitulé « La Guerre d’Algérie, vingt cinq ans après : l’engrenage 1956 », diffusé dans l’émission « L’histoire immédiate » est retranscrit dans son entièreté sur le site « Fabrique de sens » : http://www.fabriquedesens.net/La-guerre-d-Algerie-vingt-cinq-ans,458 (dernier accès le 15 janvier 2016).

Cette rencontre Tillion-Saadi est au centre du Dialogue adapté et mis en scène par Jean Quercy d’après Les ennemis complémentaires de Germaine Tillion (Éditions Tirésias, 2005) avec Sophie Million, Fatima El Hassouni, Niddal El Mellouhi et Éric Auvray. Créé en mars 2011 au Lavoir Moderne Parisien, le spectacle est repris au Musée Jean Moulin puis à la Crypte Saint Sulpice en 2012 et 2013. Il est présenté à l’occasion de l’entrée au Panthéon de Germaine Tillion par la Compagnie Théâtre Averse Tabarmukk au Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin, avec le parrainage de Stéphane Hessel et de la Ligue des Droits de l’Homme.

[iii] Cf. la conversation entre René Vautier et Germaine Tillion en 1985 sur l’engagement durant la guerre d’Algérie directement lié à la Seconde Guerre mondiale (Vautier 2013) : dialogue inédit où est évoquée la rencontre avec Yacef Saadi.

[iv] On retrouvera ces apprentissages de parcours analysés finement en tenant compte notamment : pour Vidal-Naquet, de l’évolution de la compréhension des mécanismes du système concentrationnaire; pour Wood, des limites de « l’humanisme ethnographique »; pour Reid, du colonialisme et des rapports à la question de l’indépendance algérienne; ou encore pour Kelle, de la conception des rapports entre Algériens et Français.

[v] On retrouvera consigné de manière précise et concise, sur le site qui lui est consacré, les informations essentielles de sa biographie : [http://www.germaine-tillion.org/a-la-rencontre-de-germaine-tillion/biographie/1940-1954-resistance-et-deportation/] (dernier accès le 15 janvier 2016)

[vi] Pour Nancy Wood « l’histoire complète des centres sociaux reste à écrire. Il faut noter toutefois que Germaine Tillion lança ce programme de réforme ambitieux à partir d’un ‘‘manifeste’’ qui n’envisageait rien de moins que la scolarisation complète de l’Algérie. Elle était convaincue que seul un effort concerté allié à un investissement massif de ressources permettant l’éducation rapide de l’ensemble de la population musulmane et l’amélioration de leur niveau de vie pourrait aider les Algériens à affronter les exigences de la modernité qui arrivait dans leur pays. » (Wood 2003, p. 16)

[vii] Germaine Tillion, dans L’Algérie en 1957, qualifie de « clochardisation » le phénomène de la paupérisation des paysans sans terre et sans avenir (Tillion 1957, p. 27).

[viii] L’Afrique bascule vers l’avenir  et Les Ennemis complémentaires (Tillion, 1960).

[ix] Le harem et les cousins (Tillion 1966). Cf. le texte de Christian Bromberger (2009) qui démontre l’apport avant-gardiste et majeur de cette étude sur la spécificité des structures matrimoniales dans le monde méditerranéen.

[x] Sur ce climat « anti-arabe » et la mobilisation antiraciste lire Yvan Gastaut, L’immigration et l’opinion en France sous la Ve République, Paris, Seuil, 2000.

[xi] Comme le souligne Christian Bromberger (2009, p. 12) : « À chaque étape de ce parcours correspond un livre, complété et remanié, par souci d’exactitude, à chaque réédition : Ravensbrück (1946, 1973, 1988), L’Algérie en 1957 (dont la version augmentée est devenue L’Afrique bascule vers l’avenir, 1960, 1999), Les Ennemis complémentaires (1960, 2005), Le Harem et les cousins (1966, 1982). Quant à Il était une fois l’ethnographie (2000), c’est le compte rendu d’une partie des enquêtes que Germaine Tillion mena dans l’Aurès dans les années 1930 (le reste de ses notes et de ses manuscrits disparut à Ravensbrück). »

[xii] On pourrait considérer d’ailleurs que dans le cas de Germaine Tillion, cette sincérité est celle-là même que définit Jean-François Chiantaretto (2005, p. 103), pour lequel il n’y a de sincérité « que dans le projet d’une parole adressée dans le face-à-face avec l’altérité d’autrui – avec autrui en tant qu’il est à la fois irréductible à mes représentations et le lieu d’une attente au moins potentielle, me donnant accès, à ce titre, à ma propre altérité. »

[xiii] De cette sorte de situation particulière que définit Derrida (1995, p. 48-49) et qui est la sienne lorsqu’il se remémore l’Algérie sous Vichy : « Il y a des situations, des expériences, des sujets qui sont en situation (mais qu’est-ce que situer veut dire dans ce cas ?) d’en témoigner exemplairement. Cette exemplarité ne se réduit plus simplement à celle de l’exemple dans une série. Ce serait plutôt l’exemplarité − remarquable et remarquante − qui donne à lire de façon plus fulgurante, intense, voire traumatique, la vérité d’une nécessité universelle. La structure apparaît dans l’expérience de la blessure, de l’offense, de la vengeance, de la lésion. »

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Djemaa Maazouzi is a professor in the French Department at Dawson College. Her field of study has in general been French–language literature of the 20th and 21st centuries and her research focuses on colonial and independence-era literature in both the colonies and the home country. Her work takes its methodology from both literary sociocriticism and intermedial studies and questions the links between history, politics and literature. Her latest published works include her 2015 book, Le Partage des mémoires. La guerre d’Algérie en littérature, au cinéma et sur le web.
This article is part of a larger work available online at this link.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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