Spleen à Ramallah

Seeking to experience first-hand thousands of years of history, Dawson student Simon Massicotte travelled to the Middle East to spend some time in Israel and then the West Bank. He writes that his first week in Ramallah was filled with appreciation for the warmth, resilience and cultural richness of the Palestinian people. Slowly though he began to feel war’s impact – an underlying sense of despair, which he sought to express in this poem.

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Ne leur dites pas, je vous en prie,
Ne leur dites pas que ça recommencera.
Pas aux boulangers de Manara Square;
Pas même au jeune Amir, du stand de maïs, Arafat Square;
Ni à la vieille dame aux épices, Place des Martyrs;

Ne leur dites pas, je vous en pris,
Que la guerre recommencera,
Qu’il y aura une troisième Intifada, une quatrième aussi peut-être.

Ne leur dites pas,
Surtout pas à Ibrahim, 9 ans, rencontré dans un camp de réfugiés ce matin,
Il ne parle plus depuis que les soldats sont entrés chez lui,
en pleine nuit,
pour arrêter son père.

Ne leur dites pas,
Pas à Salim, du stand de falafels à Jérusalem,
amoureux d’une juive du cartier voisin.
Ne leur dites pas leur amour brisé,
Le mur de haine qui les séparera
Lorsque la guerre reprendra;

Pas aux enfants de Bethléhem,
ni ceux de Qalandia.
Ne leur dites pas, non, je vous en pris,
ils ne verront jamais l’autre côté du mur,
et s’ils sortent, un jour,
Leurs coeurs y resteront prisonniers,
Prisonniers de l’histoire.

Ne leur dites pas les sacrifices qui les attendent;
Ne leur dites pas, je vous en pris,
Que Jérusalem est déjà perdue,
et des colonies, il y en aura de plus en plus,
de nouveaux murs aussi.

Ne leur dites pas,
pas à ces parents endeuillés,
leurs fils s’étant sacrifiés,
Ni à ces 26 prisonniers,
libérés aujourd’hui après plusieurs années.
Ne leur dites pas,
leur libération aura coûtée 1000 nouveaux logements dans les colonies.

Ne le dites surtout pas aux habitants de Bil’in,
ni à ceux de Budrus,
Ils peuvent bien protester, manifester, gagner quelques batailles,
ils ont déjà perdu la guerre
et leur histoire est déjà écrite.

Ne leur dites pas,
pas à tous ces parents,
ne leur dites pas qu’un jour on leur ravira leur terre,
qu’il n’y aura plus rien pour leurs enfants,
plus rien que quelques cailloux.
Ne leur dites pas qu’ils s’en serviront,
les tireront de toute leur force,
et qu’ils se défendront en vain.
Ils tueront, peut-être.

Que peuvent-ils bien faire devant la plus puissante armée du monde?

Ne leur dites pas,
Ils savent déjà.

Simon Massicotte
Student, Creative Arts, Literature and Languages

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2 Responses to Spleen à Ramallah

  1. Lorane Nercessian December 9, 2015 at 11:38 am #

    This poem is amazing. It makes me so sad. The writer mentions all the people he met, real people, real kids that are suffering because of the war. It makes me emotional thinking about all these people, who know that the war hasn’t ended, they are just patiently waiting for it to start again.

  2. Lili D December 9, 2015 at 1:02 pm #

    I really like how this poem shows the despair of people who are victims of war, people who would like to continue with their daily lives but know that they will be interrupted by the inevitable war.

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